XVII/ Les études sur l'hygiène naturelle infantile :

La façon d'aborder la continence des bébés a beaucoup évolué au fil des ans, et peu de recherches et d'études viennent étayer les points de vue de chacun. 
Quant aux parents, ils ont par eux-mêmes beaucoup expérimenté et ont pu observer des choses confirmées par la suite par les scientifiques.
Voici les quelques études qui ont été faites jusqu'à présent. 

Dans l’étude de Brazelton en 1962 (Berry Brazelton, T. A Child-Oriented Approach to Toilet Training. www.aappublications.org/news), les parents de 1170 enfants ont reçu l’instruction de commencer l'apprentissage de la propreté lorsque leur enfant avait 18 mois ou plus : d’introduire un pot, de montrer à l’enfant ce que c’était, de l’encourager à l’utiliser, et bien sûr de le féliciter. L’âge moyen pour la continence de jour était de 28,5 mois, et de 33,3 mois pour la nuit. La continence étaient généralement acquise simultanément pour l'urine et les selles .

Une précédente étude d'observation (Oppel, W. C., Harper, P. A. & Rider, R. V. The age of attaining bladder control. Pediatrics 42, 614–626 (1968)) a suivi un groupe de 992 enfants nés à Baltimore aux États-Unis en 1952. Cette étude, avant la commercialisation généralisée des couches jetables à la fin des années 50, visait à déterminer l’âge du contrôle de la vessie en journée et durant la nuit. Il faut souligner que les enfants ont été classés comme continents s'il y avait eu un mois avec au maximum un accident, en utilisant donc une définition stricte de la continence. Bien que les auteurs ne précisent pas l’âge auquel l'apprentissage a commencé ou la méthode utilisée par les parents, la continence diurne a été atteinte juste avant l’âge de 2 ans chez 50 % des enfants, et la continence nocturne juste après 2 ans, ceci montrant une continence nocturne un peu plus précoce que celle observée par Brazelton.

Dans la littérature se trouve des descriptions de cultures dans lesquelles les mères apprennent à identifier le besoin de leur bébé d'uriner ou de déféquer, de fournir une position appropriée dans un certain endroit et de donner un signal au bébé avec un certain son afin que l’enfant ne se mouille pas ou ne se salisse pas. La continence est atteinte dès l’âge de 6 mois (Richards, C. G. M. Ready, steady, hiss. Archives of Disease in Childhood vol. 66 172 (1991), et Duong, T. H., Jansson, U.-B., Holmdahl, G., Sillén, U. & Hellström, A.-L. Urinary bladder control during the first 3 years of life in healthy children in Vietnam–a comparison study with Swedish children. J. Pediatr. Urol. 9, 700–706 (2013)).

Il a été démontré qu'entrainer son enfant à aller sur le pot modifie les fonctions physiologiques impliquées dans la réponse de la vessie (augmentation de la capacité de la vessie, amélioration de la coordination entre la vessie et son sphincter et vidange de la vessie complètement), et que vider la vessie dès la naissance n’est pas une fonction automatique sans l’influence du cerveau.
En effet, dans une étude comparant des Vietnamiens en bonne santé (où l'apprentissage de la propreté commence en bas âge et où les couches sont peu utilisées) et des enfants suédois (Duong, T. H., Jansson, U.-B., Holmdahl, G., Sillén, U. & Hellström, A.-L. Urinary bladder control during the first 3 years of life in healthy children in Vietnam–a comparison study with Swedish children. J. Pediatr. Urol. 9, 700–706 (2013)), les auteurs observent que la formation précoce à la propreté des enfants vietnamiens conduisait à une vidange complète de la vessie à l'âge de 9 mois, alors que les enfants suédois n’ont pas montré de vidange complète jusqu’à l’âge de 36 mois (quand ils ont été entrainés à aller aux toilettes). À l’âge de 24 mois, 98 % des enfants vietnamiens étaient continent de la vessie indépendamment du soutien d’un adulte, tandis qu’à l’âge de 36 mois, seulement 55 % des enfants suédois avaient atteint cette étape.

En 2000, une enquête a été menée en Belgique (Barker, E. & Wyndaele, J. J. Changes in the toilet training of children during the last 60 years: the cause of an increase in lower urinary tract dysfunction? vol. 86 (2000)) pour évaluer les différences dans les pratiques d'apprentissage à la propreté au cours des 60 années précédentes. Les parents qui ont répondu au questionnaire ont été regroupés selon leur génération (ceux nés en 1920-1940, ceux nés en 1940-1960 et ceux nés en 1960-1980). Dans le groupe de la génération la plus âgée, la formation à la propreté débutait habituellement avant l’âge de 18 mois (et 50 % affirmaient l’avoir commencée au cours de la première année), les couches jetables étaient peu fréquentes et la plupart des parents utilisaient l’incitation comme méthode de formation. Parmi la génération la plus jeune, seulement 22 % avaient commencé avant 18 mois, 98 % utilisaient des couches jetables et seulement 8 % utilisaient l'incitation comme méthode d’entraînement. La durée de la formation n’était pas différente dans les trois groupes, avec une durée moyenne de 6 mois. 71 % et 61 % des enfants de la génération la plus âgée étaient secs et propres à 18 mois le jour et la nuit, respectivement, tandis que ces pourcentages chutaient à 17 % et 8 % chez la génération de parents la plus jeune.

Comme le montre cette dernière étude sur le siècle dernier, l'âge de démarrage de l'apprentissage du pot est de plus en plus repoussé dans le monde entier. Les données de 2001 indiquent que l’âge moyen de début d'apprentissage du pot est de 25,5 mois pour les filles et de 30,5 mois pour les garçons (Schum, T. R. et al. Factors associated with toilet training in the 1990s. Ambul. Pediatr. 1, 79–86 (2001)), alors qu’il n’y a aucune raison de supposer que les compétences, les capacités ou le développement physiologique des enfants aient changées au cours des cent dernières années. Il a été suggéré que repousser l'âge auquel débute l'apprentissage est lié d'un part à la croyance que celui-ci, amené précocement, ne mène pas l'enfant à la continence plus tôt, et d'autre part à la disponibilité de couches jetables (Berk, L. B. & Friman, P. C. Epidemiologic aspects of toilet training. Clin. Pediatr. (Phila). 29, 278–282 (1990)).

Malheureusement, ce retard du début de l'apprentissage a été lié à des taux plus élevés de refus d'aller aux toilettes pour les selles, c'est-à-dire le refus de déféquer dans les toilettes ou le pot pendant au moins un mois tout en allant régulièrement sur le pot pour uriner. 50 % des enfants ayant suivi un apprentissage entre 42 et 48 mois sont considérés comme refusant d'aller à la selle et jusqu’à 73 % des enfants ayant suivi un apprentissage après l’âge de 4 ans, tandis que seulement 11 % des enfants ont refusé d'aller à la selle avant 2 ans (Taubman, B. Toilet Training and Toileting Refusal for Stool Only: A Prospective Study. PEDIATRICS vol. 99 www.aappublications.org/news (1997)). Il convient de noter que le refus d'aller à la selle peut entraîner une rétention des selles, une constipation grave et, si elle n’est pas résolue, une encoprésie primaire (Beaudry-Bellefeuille, I., Booth, D. & Lane, S. J. Defecation-Specific Behavior in Children with Functional Defecation Issues: A Systematic Review. Perm. J. 21, 1–8 (2017)). En outre, une évaluation de la continence urinaire a montré qu’un âge d’apprentissage retardé est constamment associé à un risque plus élevé d’incontinence urinaire, et il a donc été suggéré que la tendance moderne retarder l'apprentissage du pot pourrait avoir causé une augmentation de l’énurésie (Wu, H. Y. Achieving urinary continence in children. Nature Reviews Urology vol. 7 371–377 (2010)), mais il n’existe aucune étude contrôlée sur le fait d'apprendre à aller plus tôt ou plus tard sur le pot à bébé pour valider cette hypothèse. Une vaste enquête anonyme auprès de plus de 4000 répondants a évalué les facteurs associés aux problèmes de miction tels que l’incontinence, les infections urinaires et l’incontinence d'effort, et a constaté une forte association entre ces problèmes et l’âge auquel on commence l'apprentissage de la propreté (Bakker, E., Van Gool, J. D., Sprundel, M. Van, Van Der Auwera, C. & Wyndaele, J. J. Results of a questionnaire evaluating the effects of different methods of toilet training on achieving bladder control. BJU Int. 90, 456–461 (2002)). Ils ont conclu que la coordination vessie-sphincter n’est pas purement un processus de maturation et peut être influencée par l'apprentissage, et ont suggéré que le meilleur moment pour commencer cette formation devrait être avant 18 mois.

En amont de cette enquête, une autre étude a été menée par l’équipe du Dr. Rugolotto (Rugolotto, S., Sun, M., Boucke, L., Calò, D. G. & Tatò, L. Toilet training started during the first year of life: a report on elimination signals, stool toileting refusal and completion age. Minerva Pediatr. 60, 27–35 (2008)) et a examiné la pratique de l'apprentissage du pot durant la première année de vie de bébé. Un questionnaire anonyme comprenant 44 questions a été développé en anglais et traduit en chinois, néerlandais, allemand et italien. Il a été distribué dans plusieurs pays et 286 réponses ont été obtenues. Les caractéristiques démographiques des participants étaient semblables à celles de la présente enquête. L’âge moyen de la continence de jour (avec un maximum de 2 accidents par semaine) et du contrôle des selles (à l’exclusion des épisodes de diarrhée) était de 17,4 et 15 mois respectivement. La nuit, l’âge moyen de continence (avec un maximum d’un accident par semaine) était de 13,5 mois (avec un réveil en autonomie pour uriner) et de 17,7 mois en dormant pendant la nuit. On a constaté que l’utilisation de couches jetables et un démarrage ultérieur (premier ou deuxième semestre de vie) retardaient considérablement l’âge d’achèvement pour le contrôle de la vessie et de l’intestin.


L'hygiène naturelle infantile (HNI) aussi appelée Elimination Communication (EC) aux Etats-Unis est une pratique que les parents ou les caregivers utilisent pour proposer à bébé d'éliminer au bon moment avec des outils comme le timing, les signaux ou les indices (Boucke, L. Infant Potty Training: A Gentle and Primeval Method Adapted to Modern Living. White-Boucke (2000)). Il ne fait aucun doute que la communication entre les nourrissons et les soignants commence immédiatement après la naissance, avec des signaux tels que des pleurs, des mouvements, des expressions faciales indiquant la faim, la douleur ou la fatigue, et qui sont intuitivement reconnus par l’adulte. Un apprentissage précoce du pot peut aider le caregiver à mieux comprendre et à répondre aux besoins de l’enfant, et faciliter la transition vers le pot puis les toilettes en autonomie et atteindre la continence à un âge plus précoce.

Afin de connaître les pratiques et les résultats actuels et fréquent obtenus en pratiquant l'EC, un sondage en ligne anonyme et volontaire a été conçu et distribué par les communautés d’EC sur Facebook, Reddit et EC. Le sondage a été rédigé en anglais et comprenait 44 éléments concernant les caractéristiques démographiques des participants, la motivation pour l'EC, les aspects de leur pratique actuelle et leurs résultats, les difficultés rencontrées et la satisfaction globale. Il s’adressait à ceux qui pratiquent actuellement l'EC ou qui l’avaient récemment terminé, durant l’année précédente.

Pendant la période où le sondage en ligne était ouvert (du 28/05/2020 au 12/06/2020), 1229 réponses ont été reçues, mais aux fins de l’étude, seules les personnes qui ont affirmé avoir commencé pratiquer l'EC avant le premier anniversaire de l’enfant ont été incluses. avec un total de 1160 réponses. Même si le questionnaire ne comportait pas de questions obligatoires, la plupart des participants ont répondu à toutes les questions, et il ne manquait habituellement pas plus de cinq valeurs par réponse.

Informations démographiques de cette étude :

La plupart des répondants vivaient aux États-Unis (492), suivis du Royaume-Uni (167), du Canada (97) et de l’Australie (66), la Norvège (57) étant le premier pays non anglophone. Cependant, des réponses ont été reçues de partout dans le monde :

- Amérique du Nord 593 (États-Unis 492, Canada 97, Mexique 4)
- Amérique du Sud 4 (Chili 2, Argentine 1, Brésil 1)
- Europe 423 (UK 167, Norvège 57, Pays-Bas 37, Allemagne 36, Espagne 20, Belgique 15, Danemark 14, France 11, Suisse 11, Slovénie 9, Irlande 8, Suède 6, Finlande 5, Portugal 5, Autriche 3, Estonie 3, Italie 2, Lettonie 2, Roumanie 2, Bulgarie 1, République tchèque 1, Hongrie 1, Islande 1, Lituanie 1, Luxembourg 1, Malte 1, Pologne 1, Serbie 1, Ukraine 1)
- Australinea 78 (Australie 66, Nouvelle-Zélande 12)
- Asie 31 (Singapour 13, Israël 6, Inde 3, Chine 2, Turquie 2, EAU 2, Indonésie 1, Japon 1, Malaisie 1)
- Afrique 23 (Afrique du Sud 19, Égypte 1, Éthiopie 1, Kenya 1, Zambie 1)
- Non précisé 8

La plupart des participants avaient terminé des études universitaires ou collégiales (90,2 %), tandis que 9,5 % avaient terminé leurs études secondaires comme plus haut niveau de scolarité. En ce qui concerne les professions actuelles, 32,8 % travaillaient pour une entreprise, 16,3 % étaient des travailleurs indépendants, 25,2 % étaient en congé de maternité ou de paternité, 21 % étaient au chômage et 2,5 % étaient des étudiants, et 2,2 % dans d’autres situations (en congé de maladie, handicapés ou n’ayant pas répondu à cette question).

Renseignements généraux :

La majorité des répondants vivait avec l’autre parent de l’enfant (95,1 %), tandis que les autres (par ordre décroissant) vivaient avec leurs propres parents ou d’autres parents, des parents seuls, partageant la maison, vivant avec un partenaire qui n’était pas le père de l’enfant, divorcé ou dans d’autres situations familiales. La plupart n’avaient qu’un enfant (67,2 %), 24,3 % en avaient deux, 8,2 % avaient plus de deux enfants et les autres n’ont pas répondu à cette question. En ce qui concerne les personnes qui avaient plus d’un enfant, la majorité (61,8 %) avaient déjà eu des expériences avec l'HNI, tandis que les autres n’avaient pas essayé avec leurs autres enfants.

En ce qui concerne la participation du partenaire, 78,5 % des répondants ont affirmé que leur partenaire était tout aussi motivé à faire de l’EC qu’eux, même si plus de la moitié d’entre eux ont déclaré qu’ils participaient moins parce qu’ils passaient moins de temps avec le bébé en raison du travail ou d’autres tâches. Toutefois, 17,9 % des répondants ont dit que leur partenaire était plus réticent à faire l'HNI ou ne participait habituellement pas. 1,4 % ont affirmé que leur partenaire jouait un rôle plus actif à l'HNI qu’eux-mêmes, et 2,2 % ne vivaient pas avec un partenaire.

La majorité des participants (53,4 %) ont affirmé qu’aucune de leurs connaissances n’avait pratiqué ou pratiqué l'HNI, 25,2 % ont déclaré ne connaître qu’une seule personne ou famille qui pratiquait l'HNI, 19,4 % connaissaient de 2 à 5 personnes/familles et 1,9 % en connaissaient plus de 5. De plus, la plupart des participantes (62,6 %) ont déclaré qu’aucune de leurs connaissances avec des bébés n’avait suivi leur exemple et avait commencé à pratiquer l'HNI, tandis que 32,4 % ont affirmé qu’une ou deux familles avaient suivi leur exemple, et 5 % ont déclaré que plus de deux familles avaient commencé à pratiquer l'HNI après elles.

La plupart des participants ont utilisé plus d’une source d’information sur l'HNI. 65 % ont utilisé des informations en ligne, 40,5 % ont participé à des communautés en ligne (groupe Facebook, WhatsApp, etc), 27,9 % ont utilisé des livres et 27,7 % ont appris d’amis ou de parents, tandis que seulement 1,4 % ont affirmé avoir consulté un pédiatre ou une infirmière pédiatrique.



 

Parmi les autres raisons, les participants ont dit que l'HNI correspondait à leur style parental, que c’était « la façon naturelle », qu’il était important pour eux de répondre à un besoin important de l’enfant (le besoin d’être propre) et d’aider l’enfant à éviter de s’arroser ou de se salir, leur curiosité de voir si la méthode fonctionnerait, qu’ils voulaient voir à quel point le bébé était capable, qu’elle était stimulante et gratifiante, pour aider leur bébé à être plus conscient de leurs fonctions corporelles, à autonomiser l’enfant et à encourager leur autonomie, pour éviter les fuites gênantes de couches, pour prévenir ou guérir l’érythème fessier, pour voyager plus légèrement, et aussi après avoir observé la préférence de l’enfant pour l'HNI ou le sentiment que le bébé était clairement plus heureux sans couches.
 

Caractéristiques de la pratique de l'HNI :

Les questions suivantes portaient sur la façon précise dont les participants pratiquaient l'HNI et leurs résultats. L’âge moyen actuel du bébé était de 12,1 mois (écart-type 7,9) et variait de 0 à 48 mois. Ils avaient commencé l'HNI en moyenne avant l’âge de 3 mois (vers 2-3 mois), allant de la naissance à 11 mois (les participants qui ont déclaré avoir commencé l'HNI après que le bébé a atteint son premier anniversaire ont été exclus de l’étude). La durée moyenne de l'HNI jusqu’à la fin de l’enquête était de 9,3 mois (ET 7,9), avec une fourchette de 0 à 48 mois.

De jour : la moitié des répondants ont pratiqué l'HNI à temps plein (49,3 %) et l’autre moitié à temps partiel (50,6 %), tandis qu’une seule personne a répondu qu’ils ne faisaient habituellement pas l'HNI pendant la journée. En ce qui concerne le type de culotte de secours généralement utilisée, la plupart des participants utilisaient des couches en tissu (50,4 %), tandis que les autres utilisaient des couches jetables (18,2 %), des pantalons d’entraînement (10,2 %) ou aucune culotte de secours (bas nu ou sous-vêtements ordinaires, 17,7 %), tandis que les autres ont utilisé une combinaison égale de plus d’une catégorie ou n’ont pas répondu à cette question (3,5 %).

De nuit, la majorité des participants ont indiqué qu'ils ne pratiquaient pas l'HNI (60,7%). D'autres parents sont à mi-temps (24,7%) et le reste est à temps plein (14,6%). Pour la nuit, la moitié utilise des couches jetables, 38,1% des couches lavables, 17% des culottes d'entrainement, 5,4% ne mettent pas de protection, et les 1,6% restants combinent plusieurs solutions ou n'ont pas répondu à la question. 

L'endroit le plus utilisé pour proposer à bébé de se relâcher : le pot à 64,2%, un réducteur à 19,5%, en mettant bébé à bras au-dessus d'un endroit adapté à 13,3%, sur des toilettes classiques à 1%, et d'autres méthodes à 2,1%.

Pratiquer en dehors de la maison ? 32% continuent presque tout le temps, 19,7% continuent souvent, 26% quelque fois et 22,3% rarement ou jamais.

Nous leur avons également demandé quand ils emmenaient bébé au pot habituellement.
Pour uriner, 93,1% proposent à des moments précis comme au moment du change, après manger, quand bébé se réveille. 60,5% utilisent les signes pour détecter le moment propice. 36,3% proposent le pot quand bébé leur montre précisément (montre, signes, fait un son, dit un mot, etc). 31,2% proposent selon le temps écoulé, toutes les 30 minutes par exemple. Pour finir, 13,2% n'ont pas ce genre d'organisation précise, et proposent aléatoirement le pot.
Pour aller à la selle, c'est différent. 81,9% proposent quand bébé se concentre, les repousse, devient rouge, etc. 63% proposent à des moments précis comme au moment du change, après manger, quand bébé se réveille. 40,9% proposent le pot quand bébé leur montre précisément (montre, signes, fait un son, dit un mot, etc). 9,7% proposent selon le temps écoulé, chaque heure par exemple. Pour finir, 5,3% n'ont pas ce genre d'organisation précise, et proposent aléatoirement le pot.

Efficacité de l'HNI ?

Pour évaluer l'efficacité et la communication en prenant en compte les variables, il a été demandé aux participants d'évaluer la continence diurne et nocturne de leur bébé au moment de l'enquête (uniquement pour ceux qui avaient indiqué qu'ils pratiquaient la nuit, à temps plein ou partiel), concernant l'urine et les selles sur une échelle de 0 à 10. Pour l'analyse des statistiques, le groupe de participants a été divisé entre ceux qui continuaient l'apprentissage et ceux qui avaient atteint la continence dans chacune des 4 catégories (urine et selle, jour et nuit).

Des analyses statistiques ont été conduites pour étudier :
- l'influence de l'âge de démarrage de l'apprentissage : les groupes ont été formés avec ceux qui ont commencé l'HNI dans le 1er semestre de vie et ceux qui ont commencé au 2nd, mais aussi ceux qui ont commencé le 1er trimestre et ceux qui ont commencé le 2ème trimestre de vie.
- le type de pratique HNI : temps plein ou partiel.
- le type de protection utilisée.

Pour cela, les participants qui avaient commencé depuis moins de 3 mois ont été exclus de l'analyse considérant que le temps d'apprentissage était trop court pour influencer les résultats.

Puisqu'aucune des variables enregistrées n'avaient de cohérence (selon le test de Kolmogorov-Smirnov), des tests non-paramétriques ont été utilisés (Spearman’s rhos, Man-Whitney or Kruskal-Wallis tests). Les analyses statistiques ont été effectuées à l’aide du logiciel statistique PASW Statistics 18.0. En comparant les quatre types de continence, l'HNI à temps plein a montré une plus grande efficacité (p = 0,008 dans les selles la nuit et p < 0,000 dans les autres catégories) que l'HNI à temps partiel. Toutefois, cela peut s’expliquer de différentes façons : une meilleure efficacité pourrait être une conséquence d’une HNI à temps plein plutôt qu’à temps partiel; les participants qui connaissent plus de succès pourraient avoir tendance à passer d’une HNI à temps partiel à une HNI à temps plein; ou d’autres variables pourraient influencer les deux, l’âge actuel de l’enfant. En fait, dans cette étude, les bébés pratiquant l'HNI de jour à temps plein avaient en moyenne 13,5 mois, tandis que ceux qui pratiquaient l'HNI à temps partiel avaient 10,5 mois, alors que la différence était encore plus grande la nuit (15,4 par rapport à 10,7 mois pour l'HNI à temps plein et à temps partiel) et cette différence était statistiquement significative dans les deux situations (p < 0,000).

En général, l’efficacité du contrôle de l’intestin et de la vessie est en lien avec le type de protection utilisée, bien que cela n’ait pas toujours été significatif. De la même manière qu’avec l'HNI à temps partiel ou à temps plein, cette relation n’implique pas un effet causal, et il semble réaliste que le type de protection utilisée change selon les améliorations apportées à l'HNI, en commençant par les couches (lavables ou jetables), en continuant vers des pantalons de formation et en finissant avec des sous-vêtements réguliers. L’âge pourrait également jouer un rôle important : l’âge moyen des bébés portant des sous-vêtements ou des pantalons d’entraînement normaux était significativement plus élevé que l’âge de ceux qui utilisent des couches (p<0,000), tandis que l’âge de ceux qui utilisent des couches jetables par rapport à des couches en tissu n’était pas significativement différent, et c’était vrai pour les renforts de jour et de nuit. Par conséquent, dans l’analyse de l’efficacité, l’efficacité du contrôle de l’intestin et de la vessie a été comparée entre ceux qui utilisent des couches en tissu et jetables dans chacune des quatre catégories.


En ce qui concerne la continence de jour pour les selles (N=439), ceux qui ont commencé l'HNI au premier semestre avaient des taux d’efficacité plus élevés que le groupe de départ plus tardif (p=0,011). Il n’y avait aucune différence entre ceux qui utilisaient des couches lavables ou jetables. La continence urinaire de jour (N=626) n’était pas affectée par l’âge de commencement, mais les personnes qui utilisaient des couches lavables réussissaient mieux que celles qui utilisaient des couches jetables (p=0,012).

L’efficacité de la continence des selles de nuit (N=121) et de la continence urinaire de nuit (N=237) n’ont montré aucune différence significative entre ceux qui ont commencé au premier et au deuxième semestre de leur vie, ou si des couches lavables ou jetables ont été utilisées. Toutefois, comme limite de cette enquête, l’âge de départ n’a été enregistré qu’en termes globaux (« Quel âge avait le bébé lorsque vous avez commencé à EC ? »), et il semble logique que de nombreuses personnes aient commencé par EC de jour, puis, quelques mois plus tard, par EC de nuit. Par conséquent, la variable « âge de départ » concernant la continence de nuit peut ne pas être fiable. Il n’y avait pas de différences significatives entre les quatre catégories lorsque l’âge de début du premier trimestre de vie était comparé à ceux qui ont commencé au deuxième trimestre.


Âge de continence pour la miction et les selles :

On a demandé aux participants si leur bébé avait terminé d'acquérir la continence. Sur un total de 1160 parents, environ 40 % ont affirmé que leur bébé était complètement continent pour l'évacuation des selles durant la journée (459) et la nuit (470). Quelques participants ont affirmé que leur bébé était continent en ce qui concerne l’urine pendant le jour (252) et la nuit (167). L’âge le plus courant pour contrôler les selles le jour et la nuit était de 6 mois, tandis que l’âge le plus fréquent de continence urinaire était de 18 mois le jour et de 20 mois la nuit. L’âge moyen (« médias ») et l’écart-type sont indiqués dans les graphiques, et les percentiles 25, 50 et 75 (âge à partir duquel 25 %, 50 % et 75 % des bébés ont atteint cette étape) sont indiqués dans le tableau ci-dessous.

 

 

 

Concernant la capacité du bébé à communiquer intentionnellement les besoins d’élimination, 38,1 % ont affirmé que leur bébé avait déjà commencé à signaler la nécessité d'uriner ou de déféquer, au moins plusieurs fois pour que ce soit significatif (pas seulement sporadiquement). Parmi ceux-ci, l’âge le plus courant était de 12 mois, tandis que 25 %, 50 % et 75 % des bébés avaient commencé à faire des signes avant l’âge de 9, 13 et 17 ans respectivement.

La corrélation entre l’âge auquel ils avaient atteint la continence et commencé à signaler et l’âge auquel ils avaient commencé l'HNI a été analysée. Il y avait une corrélation significative (p < 0,000) concernant la continence des selles (de jour comme de nuit), alors que ce n’était pas le cas pour la continence urinaire, ce qui suggère que l’âge de départ (selon notre définition entre 0 et 12 mois seulement) est important en ce qui concerne la continence des selles, mais pas en ce qui concerne la continence urinaire. L’âge auquel les bébés ont commencé à signaler intentionnellement leurs besoins d'aller aux toilettes était également significativement corrélé (p=0,004) avec l’âge de départ.



Grève du pot, pauses HNI et abandon de l'HNI :

50,1 % des participants ont déclaré que leur bébé était passé par au moins une « grève du pot », qu’il refusait d’utiliser le pot ou qu’il avait connu une baisse importante du taux de réussite qui ne pouvait être expliquée autrement. La plupart de ces participants (57,3 %) ont affirmé n’avoir connu qu’une seule grève, 23,6 % en ont connu deux ou trois, et 10,3 % plus de trois, tandis que 8,8 % n’ont pas précisé le nombre de grèves. Bien que 49,9 % ne soient pas passés par la grève, ce pourcentage pourrait être influencé par l’âge des bébés dont les parents ont répondu au sondage. Lorsque seuls les enfants âgés de plus de 14 mois ont été sélectionnés, le pourcentage de ceux qui avaient fait une grève du pot a augmenté jusqu’à 74 %.

Le graphique ci-dessous montre l’âge auquel les bébés ont fait une grève du pot, 12 mois étant l’âge le plus courant.



On a demandé aux participants s’ils avaient complètement cessé de pratiquer l'HNI pendant une certaine période (au moins une semaine) et s’ils avaient ensuite repris l'HNI. La plupart des participants ont dit non (71,4 %), tandis que 14,6 % ont dit qu’ils avaient arrêté pour des raisons pratiques (voyage, déménagement, etc.) et 13,3 % en raison de la frustration ou de l’échec.

Seuls 28 participants (2,4 %) ont affirmé avoir définitivement abandonné l'HNI. Les raisons invoquées étaient principalement le manque de succès et le refus du pot, mais les participants ont également mentionné le stress et la charge de travail domestique ou externe, le manque de soutien, la dépression ou l’anxiété.



Globalement fatiguant ou satisfaisant ?
Graphique ci-dessus à gauche :
1155 participants ont évalué à quel point l'HNI était fatigant et/ou chronophage sur une échelle de 1 (pas fatigant, prenant peu de temps) à 10 (extrêmement fatigant, prenant beaucoup de temps). La plupart des gens ont mis 3, et la moyenne est de 3,9.
Graphique ci-dessus à droite :
Sur une échelle semblable de 10 points, le même nombre de participants ont évalué dans quelle mesure ils étaient globalement satisfaits de l'HNI, allant de 1 (pas du tout satisfait) à 10 (entièrement satisfait). La plupart des participants (39,6 %) se sont dits entièrement satisfaits, avec une moyenne de 8,5.

Limitations :

L’enquête comporte plusieurs limites dont il faut tenir compte dans l’interprétation des résultats. Il était basé sur des informations rétrospectives et des rapports parentaux, donc sujet à la mémoire ou à des biais subjectifs. Même si des réponses ont été reçues de partout dans le monde, la majorité des répondants étaient nord-américains, ce qui pourrait nuire à la généralisation des résultats observés. Le sexe des bébés n’a pas été enregistré, alors que des différences entre les sexes ont été décrites dans la littérature concernant l'acquisition de la continence, et ce point n’a donc pas pu être analysé. Il n’y avait pas de définition claire de la continence pour les participants, ce qui a contribué aux différences d’interprétation du concept. L’âge du début de l'HNI n’a été demandé que globalement, sans faire de distinction entre la pratique de jour et de nuit. Enfin, en ce qui concerne l’analyse de l’efficacité, les variables qui ont joué un rôle important (comme le type de soutien ou la pratique d’HNI à temps plein ou à temps partiel) n’ont été notées qu’une seule fois. Aucun historique de ces variables n’a été consigné, ce qui rend impossible l’analyse de l’influence des pratiques antérieures récentes sur l’efficacité actuelle.

Conclusions :

Bien que l'HNI soit une pratique courante dans de nombreux pays en développement, elle reste minoritaire dans les sociétés industrialisées. Cependant, le nombre de réponses reçues, plus de 1200 en moins de trois semaines, et la variété des pays de résidence des participants montrent un intérêt actuel pour les pratiques de l'HNI dans le monde entier.

L’enquête a été menée principalement auprès de mères nord-américaines ayant un niveau de scolarité élevé, ayant un emploi ou travaillant à leur compte, vivant avec leur partenaire, qui était également motivé par EC, et ayant un enfant. Selon les résultats de l’enquête, l'HNI est une pratique très isolée, la plupart des gens n’ayant pas de connaissances autour d’eux participant l'HNI et utilisant les ressources en ligne comme principale source d’information.

La principale motivation pour pratiquer l'HNI était le respect pour bébé, mais les participants voulaient aussi que la continence soit acquise à un âge plus précoce, nettoyer moins de couches ou économiser sur les couches et contribuer à protéger l’environnement.

L’âge moyen de démarrage de l'HNI était un peu avant 3 mois, et la durée moyenne de l'HNI des participants à l’enquête était d’un peu plus de 9 mois. L’âge moyen actuel des bébés était d’un an. De jour, la moitié des participants pratiquaient l'HNI à temps plein et le reste l'HNI à temps partiel, et la plupart ont utilisé des couches lavables comme protection. La nuit, la plupart des participants ne pratiquaient généralement pas l’HNI et utilisaient des couches jetables. Le pot était l’endroit où éliminer le plus courant, et en déplacement environ la moitié continuaient généralement à pratiquer l'HNI. La plupart des participants ont dit qu’ils utilisaient des signes de bébé (agitation, bébé qui repousse le parent pour descendre…) pour repérer le moment propice et qu’ils proposaient aussi le pot à certains moments (après les siestes, après avoir mangé, lorsque le bébé se réveille…).

À 13 mois, la moitié des enfants avaient déjà commencé à signaler intentionnellement leur besoin d’éliminer. 50% des enfants avaient atteint la continence des selles à 6 mois (la nuit) et 10 mois (le jour), et avaient atteint le contrôle de la vessie (le jour et la nuit) à l’âge de 19 mois.

Parmi ceux qui étaient encore en cours d'acquisition de la continence, l’efficacité de l'HNI était plus grande pour ceux qui pratiquaient à temps plein, ainsi que pour ceux qui utilisaient des sous-vêtements classiques ou des culottes d’entraînement, bien qu’aucun lien de causalité ne puisse être déterminé, et cela pourrait également être influencé par d’autres variables, comme l’âge du bébé. La continence quotidienne des selles était liée à l’âge de démarrage de l'HNI, avec une plus grande efficacité chez ceux qui ont commencé plus tôt, et le contrôle quotidien de la vessie était lié au type de couche utilisée (ceux qui utilisent des couches lavables ont plus de succès que ceux qui utilisent des couches jetables).

Parmi ceux qui avaient déjà atteint la continence, ceux qui avaient commencé à un âge plus précoce avaient atteint cette étape plus tôt dans le cas des selles, mais pas l’urine. En outre, les enfants de ceux qui ont commencé l'HNI plus tôt ont commencé à signaler intentionnellement leurs besoins d’élimination plus tôt.

La moitié des enfants avaient déjà connu une ou plusieurs grèves de pot, 12 mois étant l’âge le plus commun. La plupart des parents étaient toujours d’accord avec l'HNI, et très peu ont abandonné la pratique. Les participants ont déclaré que l'HNI n’était pas trop fatigant et étaient très satisfaits.

Compte tenu des résultats de cette enquête et de l’examen des recherches antérieures, il semble fortement recommandé d’informer les parents ou les personnes amenées à s'occuper de bébé de la possibilité de pratiquer l'HNI, de la façon de faire, et des résultats qu'on constate lorsque l'enfant est mis plus tôt qu'imaginé aux toilettes. Ceci afin que les parents puissent faire un choix éclairé.
Il semble évident que si les nourrissons sont préparés à l'acquisition de la continence à un âge plus précoce que l'âge indiqué par les défenseurs de la médecine traditionnelle, alors un démarrage plus précoce mène à une continence plus précoce et que, malgré les efforts déployés, la pratique de l'HNI avec des nourrissons pourrait avoir des avantages pour la santé.

Etude sur le développement de la marche des bébés en fonction de la protection portée : jetables, lavables, ou tout nu. 
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23106732
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34635720
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24054348