XVIII/ C/ Un peu d’histoire sur l'énurésie : 

De 1840 à 1900, des médecins ont pensé que c’était les vers (oxyures) qui provoquaient cela. Les démangeaisons affectent parfois le ressenti de l’enfant sur cette zone et l’induisent en erreur. Beaucoup de parents font encore aujourd’hui un traitement contre les vers, recommandé par leur pédiatre, et cela suffit quelquefois à redonner à bébé la pleine sensation de son corps.
D’autre part le docteur Duffin utilisait sans succès la soude caustique sur l’intérieur de l’urètre d’une jeune femme de 19 ans comme traitement. Il préconisait également de réprimander les enfants à coups de martinet et remontrances car l’énurésie était une manie dégoutante qu’il s’agirait de rectifier.
Au 20ème siècle, la cause devenait une détresse psychologique qui serait résolue par le comportementalisme. Il s’agissait alors de « dresser » les enfants à l’aide de stimulus. Ainsi en 1930 apparaissait le stop-pipi, à grand renfort de battage publicitaire dès 1950. C’est à partir de 1950 aussi que les psychanalystes ont émis l’idée que cette énurésie était liée à un manque d’amour maternel : les bébés étaient mis au pot trop tôt, et avaient été mal éduqués. Le docteur Brazelton (largement diffusé en France par Laurence Pernoud) lance sa méthode et indique qu’il faut attendre les 18 mois de l’enfant pour lui proposer le pot afin d’éviter les méthodes coercitives des mères. Dans le même temps les firmes industrielles de couches jetables s’emparent de cette méthode pour lancer une forte campagne publicitaire qui verra l’essor et la généralisation des couches jetables. Dans les mêmes années les médecins pensaient qu’il ne fallait pas donner trop à boire le soir et de réveiller les enfants la nuit pour les emmener faire pipi. L’idée que ce n’était ni volontaire ni contrôlable commence à germer. 1960 : l’incontinence nocturne devient un souci médical et les anti-dépresseurs et autres médicaments sont administrés. Résultats de la médication et du stop-pipi ? Entre 35 et 55 % des enfants n’avaient plus d’énurésie, mais pas d’étude indiquant que ces enfants ne seraient pas devenus continents si rien n’avait été entrepris. Le marché des stop-pipi et des couches jetables a connu une pleine croissance.
De nos jours, le stop-pipi des thérapies comportementalistes est encore largement utilisé. On envisage l’énurésie moins comme une maladie qu’une période normale qui finit par passer. On s’inquiète si l’enfant a une énurésie secondaire de pouvoir trouver le moment-choc à partir duquel l’enfant a été impacté pour revenir dessus en psychologie. L’énurésie toucherait plutôt les personnes au sommeil lourd qui ont du mal à se réveiller pour aller aux toilettes.
C’est un résumé, pour montrer que la science avance et n’a toujours pas fini de comprendre tous les enjeux.