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Réflexions et infos diverses et variées autour de la naissance d’une future maman qui vit sa troisième grossesse

 

Je suis enceinte de mon troisième enfant et je ressens le besoin de partager ce que les grossesses et les accouchements m’ont apportés et j’ai le désir d’informer parce que c’est seulement pour ce troisième bébé que j’ai le sentiment de mener ma grossesse comme je l’entends, d’avoir le choix face à plusieurs alternatives concernant le suivi de grossesse et les modalités d’accouchement.
Malgré tout, je me sens comme au premier trimestre de mon premier bébé : heureuse, bourrée d’angoisses (et si c’était une erreur cet enfant, pas le moment, plus envie …) avec la crainte sourde que ça se passe mal : fausse couche, anomalies, et les nausées, la fatigue …
Le premier trimestre, le corps et la tête doivent s’adapter à ce petit bout d’être qui est en train de faire sa place. Je laisse venir ces sentiments contradictoires et n’hésite pas à partager mes doutes avec mon entourage.
La grossesse n’est pas un long fleuve tranquille mais une succession d’étapes plus ou moins faciles à affronter qu’il est pourtant nécessaire de vivre pleinement pour accéder à la parentalité. C’est la somme de ces joies intenses  et de ces angoisses qui nous forgent en tant que parents. Ne pas commettre l’erreur d’enfouir ces sentiments pour donner le change, les angoisses, les peurs et le sentiment d’incompétence peuvent ressurgir plus intensément après la naissance.

Mes deux premières grossesses se sont déroulées sans aucun problème et pourtant, j’avais plus le sentiment d’être malade qu’enceinte : visites chez le médecin avec analyses, examens, prescriptions souvent incomprises et des accouchements médicalisés sous péridurales. J’ai failli passer à côté de mes bébés tant la technique faisait écran entre eux et moi et finalement, au lieu de me rassurer, cette batterie d’interventions médicales a fini par me faire peur.
J’ai donc décidé de faire accompagner cette grossesse par une sage-femme libérale qui pratique aussi les accouchements à domicile.
Je souhaite tisser un véritable lien avec une personne qui prendra soin de ma santé et tiendra aussi compte de mes émotions. Quelqu’un qui s’engage à être là le jour J et après pour les suites de couches. Ca s’appelle un suivi global. Toutes les femmes peuvent en bénéficier mais très peu le savent.
Enfin, je veux mettre mon enfant au monde et non me faire accoucher par quelqu’un. J’ai cette compétence et j’ai juste besoin d’une personne de confiance pour m’épauler

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Il faut rappeler que dans le corps médical,  c’est la sage-femme qui est la spécialiste de la naissance et c’est elle qui est habilitée de par sa formation à prendre soin de la femme enceinte et du bébé pendant la grossesse, le travail, l’accouchement et les suites de couches. Elle est la spécialiste des accouchements sans pathologie et peut administrer les soins en cas d’urgence pour la mère et/ou le bébé.
Ces informations devraient bientôt être diffusées par la Sécurité Sociale afin que les femmes puissent choisir d’être accompagnées par une sage-femme sans s’entendre dire que c’est imprudent voire interdit.
Quant aux gynécologues obstétriciens, ce sont les spécialistes de la pathologie : ce sont eux que l’on est amenée à consulter quand la grossesse présente un risque pour la mère et/ou l’enfant.

Que s’est-il passé depuis ces dernières années pour que les sages-femmes soient reléguées au rang d’assistantes ?
Historiquement, la naissance a toujours été entourées par les femmes : matrones, accoucheuse, sages-femmes … car il s’agit pour les femmes d’un moment très intime de leur vie sexuelle. Notre société a masculinisé la naissance tout récemment, au cours de la moitié du vingtième siècle et en a fait un événement quasiment public : un grand nombre d’inconnus se succèdent auprès de la femme en travail.
Si l’accouchement était un événement à risque au début du siècle dernier en raison du manque d’hygiène et bien souvent de la malnutrition des femmes qui rendaient leur bassin trop étroit, la technique est venue au secours de celles-ci. La technique était aux mains des médecins et chirurgiens masculins et cette tradition a perdurée même quand les conditions sanitaires se sont améliorées. Les médecins et obstétriciens possèdent des techniques et des outils qu’ils imposent à toutes les femmes sans se soucier des conséquences de ces interventions et de leur réelle nécessité.
Le savoir-faire basé sur l’expérience des sages-femmes semble aléatoire face à des dosages, analyses, mesures et images scientifiquement approuvés.
Aujourd’hui, doucement les usagers que nous sommes engagent chacun à reprendre sa place mais les a priori  ont la vie dure : être enceinte et accoucher ne sont pas dangereux mais comme tous moments de la vie, il peut y avoir un imprévu.
A chaque femme de se demander ce que la médecine peut lui apporter en fonction de ses convictions et de ses besoins.

Rendez-vous dans quelques semaines pour continuer sur le thème du suivi de grossesse : les premiers rendez-vous avec la sage-femme sont-ils si différents des visites chez le gynécologue ?
Et puis, sachant qu’aucun examen n’est obligatoire pendant la grossesse, comment prendre des décisions éclairées et responsables pour soit et son bébé ?

En attendant, je continue de couver mon poussin sereinement et serais ravie d’échanger avec vous autour de ce texte.
A bientôt !

Céline
fortyfamily@tele2.fr

suite : Pour une naissance respectée 3